Le budget déposé en mars par le ministre des Finances, Carlos Leitao, comportera des investissements substantiels destinés à améliorer l’offre de transport aérien régional et à en réduire les coûts.
C’est ce qu’a promis vendredi le premier ministre Philippe Couillard, au terme du Sommet sur le transport aérien régional, qui se tenait au Centre des congrès de Lévis. Il n’a cependant pas chiffré ses promesses.
Surtout, Québec reconnaît d’emblée que tout ne tourne pas rond dans le secteur du transport aérien effectué d’une région à l’autre et que ça ne peut plus durer.Le gouvernement s’engage donc à intervenir de diverses manières et à agir à court terme.
En régions, la principale source de mécontentement a trait au prix élevé des billets d’avion pour se rendre d’une ville à l’autre. Pour inverser la tendance, Québec s’engage à bonifier le programme existant de remboursement d’une portion des tarifs aériens, un programme qui sera étendu à d’autres régions: Abitibi-Témiscamingue, Bas-Saint-Laurent, Gaspésie, Saguenay-Lac-Saint-Jean et Côte-Nord.
Ce programme sera «plus généreux, plus étendu, plus flexible», a dit le premier ministre, en conférence de presse.Un nouveau programme visera par ailleurs à améliorer les infrastructures aéroportuaires régionales.
Le gouvernement dit vouloir favoriser la concurrence entre transporteurs, en finançant éventuellement un fonds de démarrage pour offrir de nouveaux services aériens.
«On aime mieux, en général, comme gouvernement, laisser les forces du marché agir et la compétition s’établir, mais ça ne marche pas. Il y a quelque chose de vicié. Les forces du marché ne fonctionnent pas de façon équitable», selon le premier ministre.
Il n’est cependant pas question d’attaquer de front Air Canada, qui contrôle actuellement l’essentiel de ce marché.
Au Centre des congrès de Lévis, les pratiques d’Air Canada en matière de transport régional et de fixation des prix ont suscité beaucoup de mécontentement.
Le président de l’Union des municipalités (UMQ), Alexandre Cusson, a renchéri pour affirmer lui aussi qu’il fallait permettre la concurrence entre les transporteurs aériens pour mieux desservir le territoire québécois, la situation actuelle étant dommageable au développement économique régional.
Un billet Montréal-Gaspé avec Air Canada coûte actuellement 837 $, tandis qu’un billet Montréal-Paris coûtera 839 $, a fait valoir M. Cusson en point de presse, pour indiquer à quel point la situation était intenable.
Air Canada n’a pas réussi à apaiser la grogne ambiante, malgré l’annonce vendredi matin d’une baisse de prix, consentie après négociation avec la Fédération québécoise des municipalités (FQM).
Le transporteur offre notamment à ses clients d’acheter des forfaits prépayés de 10 billets d’avion, aller simple, pour un total de 3240 $, toutes destinations confondues sur le territoire québécois.
Aucun porte-parole d’Air Canada n’était sur place à Lévis pour commenter ces changements dans la grille tarifaire rendus publics grâce à un communiqué de la FQM.