Le Regroupement pour l’avenir durable du grand Gaspé affirme que le règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection n’est pas suffisant pour protéger les sources d’eau contre la contamination, lors de forages gaziers ou pétroliers.
Les experts scientifiques indépendants et bénévoles associés au regroupement se sont prononcés sur la question en conférence de presse ce matin, jour de l’entrée en vigueur du règlement.
Le Juriste et sociologue Richard E. Langelier est inquiet du fait que le règlement calcule la distance séparatrice entre un forage pétrolier et une source d’eau potable à partir de la tête du puits pétrolier, sans faire mention de ses extensions horizontales, pouvant s’étendre sur des kilomètres. En conséquence, un forage horizontal pourrait passer sous une maison et sa source d’eau s’il est à une profondeur règlementaire.
Il affirme également que le règlement rend difficile l’accès à l’information, et que la période de surveillance après la fermeture d’un puits gazier ou pétrolier est trop courte pour garantir aux citoyens qu’ils ne seront pas responsables de gérer une éventuelle contamination.
Richard E. Langelier:
Pour sa part, l’ingénieure et hydrogéologue Chantal Savaria estime que l’étude menée par l’INRS sur les bassins versants du secteur de Haldimand n’est pas suffisante pour affirmer qu’il n’existe pas de risque de contamination lors de forages.
Elle base son argumentation, entre autres, sur la présence de méthane thermogénique détecté en surface, ce méthane étant originaire des profondeurs, ainsi que la présence de suintement pétroliers. Ces indices laissent présager une communication entre la surface et les profondeurs.
Chantal Savaria précise que les forages horizontaux peuvent générer des failles verticales de plus d’un kilomètre de hauteur, alors que ces derniers sont tenus de passer à 400 mètres sous l’aquifère. Elle considère que cette donnée confirme que des risque de contamination de la nappe d’eau sont présents, même si le règlement est respecté.
Pour sa part, le Regroupement pour l’avenir durable du grand Gaspé entend tenir des action pacifiques afin de sensibiliser la population, à la suite des conclusions tirées par ces experts.