La biomasse du stock reproducteur de morue dans le golfe est passée de 26 000 tonnes en 2016, à 14 000 en 2018, et les scientifiques de Pêches et Océans prévoient une extinction commerciale de l’espèce pour 2040.
Selon le biologiste en science aquatique, Daniel Ricard, le taux de mortalité naturelle normale de la morue adulte devrait se situer autour de 18 %. Or, elle est plutôt chiffrée autour de 60 % dans le golfe, étant donné le réchauffement des refuges d’hibernation qui détériore la condition du poisson qui perd trop d’énergie en hiver, mais surtout à cause de la prédation du phoque gris, dont la diète est composée jusqu’à 77 % de morue:
Selon Daniel Ricard, même une importante diminution par la chasse du troupeau estimé à 500 mille bêtes ne pourrait pas relever le stock de morue, en ajoutant qu’une telle action aurait des impacts incertains pour le poisson de fond :
Selon les projections, la biomasse du stock reproducteur passera à moins de 10 tonnes d’ici 2023, et à moins de mille tonnes d’ici 2040. Le biologiste estime inutile l’interdiction de la pêche récréative et de subsistance, qui ne représente que 60 tonnes de captures par année.
Toutefois, il suggère d’adopter des mesures de gestion afin de limiter l’augmentation prévisible des prises accessoires dans la pêche commerciale au flétan et celle au sébaste qui devrait être rétablie à court terme.