Dans une récente lettre ouverte, la présidente-directrice-générale de la Fédération des Chambre de commerces du Québec invite les Québécois à s’inspirer de l’exemple norvégien pour tirer profit du pétrole et du gaz.
Françoise Bertrand fait valoir que la Norvège exploite 51 puits en mer du Nord, produit trois millions de barils de pétrole par jour, et a encaissé des revenus de 645 milliards de dollars en 40 ans, lesquels sont versés dans un Fonds des générations.
Mme Bertrand souligne que ce boom pétrolier n’a pas empêché ce pays de cinq millions d’habitants de poursuivre la pêche et le développement de l’aquaculture, dont la production annuelle a une valeur de neuf virgule deux milliards de dollars, contre 144 millions au Québec.
Or, la Coalition Saint-Laurent ne partage pas son optimisme. Elle qualifie de mythe ce portrait idyllique du modèle d’exploitation pétrolière de la Norvège.
Son porte-parole Christian Simard, de Nature Québec, explique que c’est parce que son bilan environnemental n’est pas aussi rose qu’on ne le laisse croire.
Des déversements majeurs sont survenus à trois plate-formes norvégiennes en 2003, 2005 et 2007, totalisant en une marée noire de plus de cinq mille tonnes de pétrole :
De plus, les opérations en mer du Nord impliquent des rejets de routine d’environ deux mille tonnes de pétrole par année, selon le Norwegian Petroleum Directorate :
Cela dit, on ne peut pas comparer la mer du Nord au milieu fermé du golfe Saint-Laurent, d’insister Christian Simard.
Pas plus que le régime de responsabilité financière des compagnies pétrolières du Canada en cas de déversement, limité à 30 millions de dollars, à celui de la Norvège qui a enlevé tout plafond et institué le régime complet de pollueur-payeur.