L’énergie indescriptible de la quatrième édition de Vues sur mer, le festival du cinéma documentaire de Gaspé, marque de façon exceptionnelle son public, happé par des thèmes et des personnages touchants, souvent plus grands que nature. Connu pour son ambiance chaleureuse favorisant le partage, le festival a présenté une quinzaine d’œuvres documentaires d’une grande qualité cinématographique dont les thèmes forts du lien et de la mémoire ont littéralement ému les festivaliers. Des fidèles et de nouveaux adeptes, de plus en plus nombreux, ont élu le festival comme un événement culturel phare.
Rappelant la qualité, la sensibilité et l’intensité des œuvres, le jury, composé de Laurent Juneau, Alain Gallant, Marius Jomphe, Pierre Mignot et Frédéric Julien, a décerné les prix suivants :
GRAND PRIX
Pour le grand prix, le jury a choisi de récompenser, pour sa patience, le montage et les belles images, La dernière harde, de Harold Arsenault, qui a plongé les spectateurs au cœur même de l’ultime combat des caribous de la Gaspésie pour leur survie. Harold Arsenault, malgré sa gêne de remporter un tel prix, était «content de pouvoir présenter [ses] affaires à Gaspé, près de chez [lui]».
PRIX SPÉCIAL
Pour le travail de la pellicule et de l’image, pour la bande sonore et la lourdeur qui serre le propos du film, Simon Beaulieu a gagné le prix spécial avec Miron, un homme revenu d’en dehors du monde. Une œuvre audacieuse, qui nous fait voyager dans l’univers du célèbre poète, dans une mémoire intime et collective, politique et artistique.
PRIX DU FILM GASPÉSIEN
Pour le meilleur film gaspésien, le jury a choisi de célébrer un personnage plus grand que nature avec le film Claude Allard : le regard vers l’autre, réalisé par sa nièce Andrée Allard. Une façon de souligner tout le travail qu’il a accompli et de lui dire merci d’avoir fait évoluer la Gaspésie. Un vibrant hommage a d’ailleurs été rendu à Monsieur Allard après la projection du film. «Cet hommage correspond au merci que j’espérais que les Gaspésiens lui donneraient», affirme la réalisatrice. Patrice Quenneville de la Ville de Gaspé et Jules Bélanger, ami et collègue de longue date de Monsieur Allard ont pris la parole, ainsi que plusieurs personnes de l’assistance, qui ont pu témoigner de la générosité de ce grand «petit homme pointu», comme il se plait à s’appeler lui-même.
PRIX HUMANISTE
Les présidents d’honneur de l’édition 2014, Mélanie Carrier et Olivier Higgins, ont quant à eux été récompensés pour la singularité et la sincérité de leur démarche et les efforts acharnés qu’ils ont déployés pour leur dernière œuvre, Québékoisie. Selon le jury, ils ont réussi à «vulgariser des enjeux complexes avec des intentions tout à fait nobles», en parcourant la Côte Nord du Québec à vélo, afin de mieux comprendre les relations entre Québécois et Premières Nations.
PRIX DU COURT-MÉTRAGE
C’est à Paul Tom qu’a été remis le prix du meilleur court-métrage documentaire. Immigré au Canada alors qu’il était tout jeune, son film Un pays de silences raconte sa quête de réponses au Cambodge, son pays d’origine où son père n’a pas mis les pieds depuis 30 ans. À la réception de son prix, Paul Tom était surpris, mais content qu’une œuvre «aussi personnelle touche autant de gens. C’est ce genre de rencontres que je souhaite faire. Je souhaite faire cet échange que le festival favorise», souligne-t-il.
PRIX DU PUBLIC
Tout au long de la fin de semaine, les festivaliers pouvaient voter pour leur coup de cœur; c’est finalement Québékoisie qui a conquis la grande majorité des personnes qui ont voté
L’événement a aussi été rythmé par des oeuvres touchantes et inspirantes comme À jamais pour toujours d’Alexandra Sicotte-Lévesque, Produire la santé ensemble de Marc Bert, Secondaire V de Guillaume Sylvestre, Fermières de Annie St-Pierre, The lady in number 6 de Malcolm Clarke et Dans un océan d’images de Helen Doyle.
Le festival Vues sur mer a réussi une fois de plus cette année à augmenter son auditoire avec 939 entrées pour l’ensemble de ses projections. Le nombre d’œuvres soumises ainsi que l’enthousiasme des réalisateurs à y assister continuent de démontrer la nécessité de cet espace de diffusion pour un genre cinématographique qui en a grandement besoin. Tel que l’a souligné la cinéaste Mélanie Carrier, «ce n’est pas facile de faire du documentaire, mais on comprend toute la nécessité de ce qu’on fait dans des événements comme celui-ci». L’appropriation et l’appréciation du festival par les gens d’ici et d’ailleurs prouvent que cet événement répond à un besoin culturel et artistique, mais aussi social. Accessible à tous, le documentaire permet, par les échanges qu’il suscite, d’éveiller les consciences, de favoriser le dialogue, et, l’édition 2014 en aura fait la preuve, de revenir aux élans du cœur.
Le comité Vues sur mer félicite tous les lauréats et remercie chaleureusement le Cinélune de Gaspé, les cinéastes, le public, le jury, les médias et les partenaires qui ont fait de cette quatrième édition une rencontre et une expérience humaine mémorables.
Le Festival Vues sur Mer permet à la population gaspésienne de découvrir la richesse et la diversité du cinéma documentaire d’auteur grâce à une programmation de qualité.
-30-