Une pétition a été lancée mercredi contre l’indemnisation des entreprises qui seront affectées par l’interdiction éventuelle de l’exploitation pétrolière et gazière au Québec.
Plus d’une trentaine d’organismes, dont des groupes écologistes et des associations étudiantes, parrainent cette pétition. Ils veulent ainsi faire pression sur le gouvernement Legault, qui a déjà annoncé son intention de renoncer à l’exploitation des hydrocarbures au Québec. Or, il resterait pas moins de 182 permis d’exploration pétrolière et gazière toujours en vigueur au Québec qui couvriraient plus de 32 000 kilomètres carrés de territoire.
L’Association de l’énergie du Québec, qui représente les entreprises pétrolières et gazières, a déjà fait savoir que des indemnités très élevées pourraient être exigées. Les organismes font pour leur part valoir que l’État n’a pas l’obligation de dédommager les entreprises lésées, en se fondant sur un rapport récent du Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE).
Au cours d’un entretien téléphonique, un des porte-parole du regroupement des organismes, Adrien Guibert, a affirmé que les énergies fossiles ont déjà coûté assez cher aux contribuables du Québec. Par ailleurs, il a laissé entendre que si le Québec devenait un des premiers États à indemniser les entreprises pétrolières et gazières, cela créerait un dangereux précédent pour d’autres États où cette industrie pèse beaucoup plus lourd, comme en Alberta.
Enfin, les organismes soutiennent que les compagnies pétrolières et gazières connaissaient dès le départ « les risques environnementaux et financiers inhérents au développement de leurs activités ». La pétition réclame aussi l’adoption rapide d’un projet de loi interdisant toute exploration en vue de trouver des hydrocarbures et toute extraction, que ce soit dans les milieux terrestres, aquatiques ou marins.