Les règles actuelles de l’assurance-emploi induisent qu’il est plus facile en ce mois de décembre de dénicher un emploi en Gaspésie, aux Îles ou à Blanc-Sablon qu’au centre-ville de Toronto.
C’est que le taux de chômage dans la région et sur la Basse-Côte-Nord est de 7,3 % pendant qu’à Toronto, la population active à la recherche d’un emploi s’élève à 8,1%.
Ceci fait en sorte que pour se qualifier au nombre minimal de semaines d’assurance-emploi, le travailleur gaspésien doit cumuler 630 heures pendant que le travailleur torontois doit en faire 35 de moins.
Le commissaire des travailleurs à la Commission de l’Assurance-emploi du Canada, est dubitatif de voir qu’Ottawa ne veut pas reconnaître le travail saisonnier alors que les jeunes délaissent la forêt, la pêche et l’agriculture pour migrer vers des secteurs plus payants. Pendant ce temps, les employeurs es domaines traditionnels doivent se tourner vers main d’œuvre étrangère :
Et, lorsque le travailleur gaspésien se qualifie avec le minimum d’heures requis, le minimum de prestations auquel il aura droit sera plus petit que ce à quoi son semblable de Toronto aura droit, toujours à cause du taux de chômage qui a baissé dans la région surtout à cause du départ à la retraite ou du découragement des travailleurs :
Malgré 10 ans passés au pouvoir, les Libéraux n’ont pas jugé important de modifier en profondeur les règles, s’indigne Pierre Laliberté. Il écorche au passage le Nouveau parti démocratique de Jagmeet Singh qui aurait pu exiger une réforme de l’assurance-emploi en échange de son appui au gouvernement minoritaire de Justin Trudeau. Mais une lueur d’espoir demeure :
Selon le commissaire, rabaisser à 420 le nombre minimal d’heures à cumuler pour permettre d’accéder à des prestations serait une mesure simple à mettre en place qui coûterait aux environs de 600 millions de dollars.