Le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec juge que suspendre les intervenants de la santé et des services sociaux s’ils refusent de se faire vacciner demeure une mesure trop sévère.
Bien qu’il soit en faveur de la vaccination, le président du SIIIEQ Pier-Luc Bujold s’oppose à cette suspension annoncée mardi par le gouvernement caquiste en raison de la pénurie criante d’infirmières partout dans le réseau. Il craint aussi qu’une fois suspendues, les infirmières songent peut-être à se réorienter d’un point de vue professionnel si cette pause se prolongeait. «Assez, c’est assez de perdre des joueurs essentiels pour des raisons politiques. Le système de santé est déjà fortement éprouvé et en plus le gouvernement répète qu’il manque d’infirmières dans le réseau», déplore-t-il.
Il suggère à la place de les réaffecter à d’autres tâches connexes dans les hôpitaux pour qu’elles travaillent dans l’ombre en éliminant ainsi tout contact avec les malades et autres membres du personnel. Monsieur Bujold indique que ce n’est pas le travail qui manque en amont pour ces professionnelles-là. Il mentionne entre autres à titre d’exemple de travail pouvant se faire à la maison, le travail sur les enquêtes épidémiologiques, les rappels et gestion de vaccination, sinon des suivis sur les chirurgies en retard de deux ans dans certains cas, ajoute-t-il.
Il y a beaucoup de contestation du côté des infirmières qui redoutent aussi ces arrêts forcés puisqu’elles sont déjà surchargées et réduire davantage les effectifs alourdirait leur charge de travail. «Il y a des départements sur lesquels l’élastique est sur le point d’éclater. On ne peut vraiment pas perdre une ressource de plus surtout en obstétrique où il y a eu des ruptures de service», indique-t-il.
Selon Monsieur Bujold, il s’agit d’une minorité d’infirmières qui refusent de se faire vacciner pour des raisons personnelles, sans qu’elles soient complotistes pour autant. Il reste des nuances à apporter concernant cette annonce notamment en ce qui a trait au temps qu’il faut aux infirmières une fois pleinement vaccinées, c’est-à-dire avec leurs deux doses, pour réintégrer leur emploi. Pour l’instant, il s’agit de 14 jours.