Un des dirigeant d’une section locale de la FTQ-Construction vient d’être reconnu coupable d’avoir usé d’intimidation ou de menace dans le but de ralentir un chantier de Rivière-au-Renard.
La Cour du Québec a reconnu Éric Boisjoly coupable, mais la sentence n’a pas encore été prononcée.
Les faits remontent à la fin de l’été 2010, lors des négociations en vue du renouvellement des conventions collectives. Un grutier qui travaillait sur un chantier de poste électrique à Rivière-au-Renard s’était plaint à la Commission de la construction d’avoir été empêché de faire des heures supplémentaires tel que prévu.
Éric Boisjoly, qui était à ce moment le directeur de la section locale, avait demandé au copropriétaire d’une entreprise de grues que les ouvriers ne fassent pas d’heures supplémentaires. Selon la preuve entendue, le syndicaliste aurait affirmé à l’employeur qu’il n’avait pas toujours le contrôle de ses gars et qu’il y avait alors danger « que la grue vire à l’envers ».
Pour sa défense, Éric Boisjoly a affirmé qu’il ne se souvenait pas d’avoir utilisé l’expression « coucher une grue » ou la « virer à l’envers ». Il a soutenu que de toute façon, cela ne constituait pas une menace, à ses yeux, mais que cela faisait partie du « jargon de négociation » qui signifie « arrêter de travailler » ou « faire des moyens de pression ». De plus, Il a assuré qu’il n’a jamais été question de briser quoi que ce soit ou de faire de tort à qui que ce soit.
Le tribunal n’a pas cru sa version qu’il qualifie d’invraisemblable. Il le déclare coupable d’avoir usé d’intimidation ou de menace, dans le but de provoquer une entrave, un ralentissement ou un arrêt des activités sur un chantier, en contravention de la loi.