Ce que les pêcheurs de homard craignaient est arrivé : la pêche devra obligatoirement cesser à partir de vendredi entre Percé et Gascon à cause de la présence de baleines noires dans le secteur.
Le ministère des Pêches et des Océans a émis un avis à ce sujet hier après-midi. Le secteur visé touche une partie des zones 20 A et 20 B et sera fermé pendant 15 jours ou plus, si au moins une baleine se trouve encore dans les parages.
Pour certains pêcheurs, dont la saison devait se terminer le 28 juin, la pêche s’arrêtera prématurément cette année. D’autres en avaient encore jusqu’au 5 juillet.
Exceptionnellement, les pêcheurs auront 96 h pour retirer leurs engins de pêche, plutôt que 48 h, à cause des forts vents.
Le Regroupement des pêcheurs professionnel du sud de la Gaspésie avait tenté de convaincre le gouvernement fédéral d’exclure la pêche au homard des fermetures de zone, sans succès. Le président, O’Neil Cloutier, disait ne pas comprendre être mis au même banc des accusés que les pêcheurs de crabe pour la mort de baleines noires, car leurs activités se déroulent tout près de la côte.
Une vague de réactions
Cette nouvelle a déclencé une vague de réaction dans la région. Par exemple, la préfète de la MRC du Rocher-Percé, Nadia Minassian, a exigé aux gouvernements du Québec et du Canada, d’intervenir d’urgence pour aider financièrement l’industrie des pêches et ses travailleurs touchés.
Le député de Gaspé demande au ministre des Pêches, Dominic LeBlanc, de « revenir à la raison en cessant de mettre en place des mesures de contrôle inadéquates et abusives » en rappelant que c’est « l’économie de toute une région qui est malmenée ».
Le directeur de l’Association québécoise de l’industrie de la pêche, Jean-Paul Gagné, note que les impacts sont déjà tangibles dans les usines. Les faibles livraisons de crabe ont fait diminuer les heures de travail en transformation. D’autres conséquences sont à prévoir, puisque la fermeture de zones touche aussi le homard, le turbot et le flétan. De plus, l’industrie de la crevette est déjà affectée par des baisses notables de débarquements.
Enfin, dans un communiqué de presse, la députée fédérale de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Diane Lebouthillier, a dit vouloir protéger et soutenir les travailleurs saisonniers, sans toutefois expliquer de quelle façon elle comptait s’y prendre. Elle a invité les intervenants impliqués à poursuivre la discussion.